
Fatigue des patients soignés pour un cancer : conséquence ou symptôme à part entière ?
Fatigue : un écart sensible de perception entre les patients et les cliniciens
Lorsqu'on parle de fatigue chez les patients atteints de cancer, un fossé se creuse entre la perception des cliniciens et celle des patients eux-mêmes.
Pour beaucoup de médecins, la fatigue est avant tout une conséquence des traitements (chimiothérapie, radiothérapie, immunothérapie) qui se résorbe avec le temps. Pourtant, pour les patients, elle est bien plus qu’un simple effet secondaire : la fatigue est omniprésente et devient un symptôme à part entière, reflétant une vie bouleversée par la maladie et même parfois invalidante bien après la fin des traitements :
- Environ 60 % des patients signalent une fatigue intense pendant les traitements.
- Près de 30 % continuent d’en souffrir plus de six mois après la fin des traitements.

Une fatigue multiple
Pour les patients, la fatigue liée au cancer ne se limite pas à un simple épuisement physique. Elle est également psychologique, émotionnelle et mentale :
- Physique : le corps est affaibli, les muscles peinent à suivre.
- Psychologique : l’impact émotionnel du diagnostic, la peur de l’avenir.
- Sociale : le sentiment de culpabilité lié à l’incapacité d’assumer ses rôles habituels, comme aller travailler ou accompagner ses enfants à leurs activités.
Un patient témoigne sur Hospitalidée :
"Je suis épuisé en permanence, mais ce n'est pas juste la chimio. C'est tout. Ma vie entière est devenue fatigante. Je ne reconnais plus mon quotidien."
Elle s’impose comme un véritable symptôme à part entière, insidieux et complexe, affectant tous les aspects de la vie des patients. Contrairement à la fatigue passagère que chacun peut ressentir, elle ne disparaît pas après le repos.
Une fatigue physique écrasante
De nombreux patients rapportent une lourdeur persistante dans le corps, comme s’ils portaient un poids invisible. Ils décrivent une difficulté à accomplir des gestes simples du quotidien, comme monter des escaliers ou même se lever. Cette fatigue est souvent amplifiée par les effets secondaires des traitements, tels que la chimiothérapie ou la radiothérapie, qui affaiblissent le corps en profondeur.
"Même une promenade de cinq minutes me semble un marathon. C’est frustrant de ne plus pouvoir me déplacer comme avant, même pour des choses banales comme aller acheter du pain." – Avis publié sur Hospitalidée.
Une usure psychologique et mentale
La fatigue liée au cancer dépasse les frontières du physique. Mentalement, les patients évoquent un épuisement face aux décisions médicales, aux rendez-vous fréquents et aux incertitudes sur l’évolution de la maladie.
Psychologiquement, ils se battent contre des sentiments de culpabilité, d’inutilité ou d’impuissance.
"Je culpabilise tellement de ne pas pouvoir aider mes enfants avec leurs devoirs ou même les accompagner à leurs activités sportives. Je me sens comme un poids pour ma famille." – Témoignage recueilli.
Une fatigue sociale et existentielle
Cette fatigue s’accompagne souvent d’un retrait social. Les patients se sentent incompris, même par leurs proches, qui peuvent percevoir leur épuisement comme de la paresse ou un manque d’effort. Ils doivent également composer avec des défis existentiels : « Pourquoi moi ? », « Vais-je retrouver ma vie d’avant ? » Ces pensées amplifient la charge mentale déjà écrasante.
"Mes amis ne comprennent pas pourquoi je ne réponds plus à leurs appels. Ce n’est pas que je ne veux pas, mais juste que je n’ai plus l’énergie, ni la force de faire semblant." – Extrait d’un avis.
Les soins de support : une lueur d’espoir
Face à ce constat, les soins de support se révèlent essentiels pour accompagner les patients dans leur lutte contre cette fatigue invalidante.
Que sont les soins oncologiques de support (SOS) ?
C'est l’ensemble des soins et soutiens nécessaires aux personnes malades tout au long de la maladie, en complément des soins conventionnels dans le but de "limiter les séquelles et d’améliorer la qualité de vie" tel que c'est défini dans le Plan Cancer (source : Stratégie décennale de lutte contre les cancers 2021-2030).
Les SOS font partie intégrante du parcours de soins pour tous les patients atteints de cancer (et leurs proches pour le soutien psychologique) et doivent être garantis dès l’annonce de la maladie :
- la prise en charge de la douleur (dont l’hypnoanalgésie et l’analgésie intrathécale),
- la prise en charge diététique et nutritionnelle,
- la prise en charge psychologique,
- la prise en charge sociale, familiale et professionnelle.
Comment bénéficier des soins de support en oncologie ?
Vous trouverez des informations sur la page de présentation de l'établissement sur notre site en cliquant sur la spécialité "Soin de support" ou sur le site internet de l'établissement.
Nous vous invitons à demander directement à votre oncologue.