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Nutrition et cancer

Préserver le plaisir de manger et maintenir un bon état nutritionnel

40-50%

des patients cancéreux sont dénutris

Signaux d'alerte à connaître

Ces situations peuvent nécessiter un avis médical ou une surveillance rapprochée

URGENT

Dénutrition sévère

Perte de poids > 5% en 1 mois ou > 10% en 6 mois

⏱️ Consultation sous 48h

URGENT

Impossibilité de s'alimenter

Nausées incoercibles, vomissements persistants

⏱️ Consultation immédiate

URGENT

Albumine < 30 g/L

Hypoalbuminémie sévère avec œdèmes

⏱️ Prise en charge nutritionnelle urgente

URGENT

Refus alimentaire complet

Absence totale d'alimentation > 3 jours

⏱️ Évaluation nutritionnelle immédiate

En cas d'urgence vitale, appelez le 15 (SAMU) ou le 112

Guide médical complet

Dénutrition et cancer : un enjeu majeur de santé publique

En France, environ 40 à 50% des patients atteints de cancer souffrent de dénutrition selon les données SFNEP 2024. Cette prévalence varie considérablement selon le type de cancer : jusqu'à 80% pour les cancers ORL et digestifs, 40-60% pour les cancers broncho-pulmonaires, 30-40% pour les cancers du sein.

Définition HAS 2021

La dénutrition se définit par un déséquilibre entre les apports alimentaires en protéines et/ou énergie et les besoins accrus de l'organisme, conduisant à une perte de poids et une altération de la composition corporelle.

Conséquences cliniques documentées

Elle entraîne une diminution de 20-30% de la tolérance aux traitements, une augmentation de 200-300% des complications post-opératoires, des infections nosocomiales (+50%), et une prolongation moyenne de 4-7 jours de la durée d'hospitalisation.

Impact sur la survie

La dénutrition constitue un facteur pronostic indépendant : elle augmente le risque de mortalité de 20-40% selon les études de cohorte, et diminue la survie globale de 6-12 mois en moyenne.

Mécanismes physiopathologiques et cachexie cancéreuse

La dénutrition en cancérologie résulte de mécanismes complexes : hypercatabolisme protéique induit par les cytokines inflammatoires (IL-1, IL-6, TNF-α), résistance à l'insuline, dysfonction hypothalamique et effets directs des traitements anticancéreux.

Cachexie cancéreuse : définition consensuelle

Syndrome complexe caractérisé par une perte de poids >5% en 6 mois (ou >2% si IMC <20) avec inflammation systémique (CRP >3 mg/L) et catabolisme protéique prédominant, touchant 15-40% des patients selon le type tumoral.

Inflammation et métabolisme

L'élévation chronique des cytokines pro-inflammatoires induit une lipolyse excessive, une protéolyse musculaire et une anorexie centrale par action sur l'hypothalamus, créant un cercle vicieux d'aggravation progressive.

Effets des traitements

Chimiothérapie : mucites (70% des patients), nausées-vomissements (60-90%), altérations du goût (45-85%). Radiothérapie : œsophagite, entérite radique. Chirurgie : syndrome de malabsorption post-opératoire.

Dépistage systématique et évaluation nutritionnelle

Le dépistage nutritionnel doit être systématique dès le diagnostic (recommandations SFNEP/AFSOS 2024) utilisant des outils validés : NRS-2002 en hospitalisation, MNA-SF en gériatrie, ou questionnaire simplifié SNAQ.

Outils de dépistage validés

NRS-2002 (Nutritional Risk Screening) : sensibilité 88%, spécificité 85%. MUST (Malnutrition Universal Screening Tool) pour les patients ambulatoires. MNA (Mini Nutritional Assessment) pour les >65 ans.

Évaluation clinique complète

Mesures anthropométriques (poids, taille, IMC, circonférence brachiale), enquête alimentaire (rappel 24h, carnet alimentaire 3-7 jours), données biologiques (albumine, pré-albumine, CRP).

Composition corporelle

Impédancemétrie bioélectrique ou DEXA scan pour évaluer la masse maigre, particulièrement importante dans l'évaluation de la sarcopénie associée (présente chez 40-70% des patients cancéreux).

Stratégie thérapeutique nutritionnelle moderne

La prise en charge nutritionnelle suit une approche graduée : conseils diététiques personnalisés, enrichissement alimentaire, compléments nutritionnels oraux (CNO), et en dernier recours nutrition artificielle (entérale puis parentérale).

Objectifs caloriques et protéiques

Besoins énergétiques : 25-35 kcal/kg/j (vs 20-25 chez le sujet sain). Besoins protéiques majorés : 1,2-1,5 g/kg/j minimum (vs 0,8 g/kg/j), pouvant atteindre 1,8-2 g/kg/j en cas d'hypercatabolisme sévère.

Compléments nutritionnels oraux

CNO hyperprotéiques (18-20g protéines/200ml) et hypercaloriques (300-400 kcal/200ml). Efficacité démontrée : amélioration du statut nutritionnel (+2-3kg en 6 semaines), réduction de 50% des complications infectieuses.

Innovations nutritionnelles 2024

Supplémentation en leucine (2,5g x3/j) pour stimuler la synthèse protéique, oméga-3 EPA/DHA (2-3g/j) pour leurs effets anti-inflammatoires, et immunonutrition (arginine, glutamine) en péri-opératoire.

Nutrition artificielle

Nutrition entérale privilégiée (sonde naso-gastrique, gastrostomie) si tube digestif fonctionnel. Nutrition parentérale réservée aux cas d'iléus, mucites sévères grade 3-4, ou syndrome de grêle court.
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